L’écriture de soi chez Garréta, écrivaine de l’extrême contemporain, puise dans le champ théorique de l’autofiction et de l’hypertexte pour poser les paramètres de l’identité subjective et de la textualité. Le thème de l’identité de soi et de la textualité reste autant inédit qu’obsédant dans les études littéraires du troisième millénaire avec l’implosion des ressources médiatiques et numériques. D’abord, la critique de l’autobiographie vers l’autofiction a considérablement évolué et la notion d’autofiction demeure très fertile dans les études littéraires avec un destin loin d’être achevé. Ensuite, dans le nouveau paysage esthétique avec Garréta, il importe de préciser des apports du modèle informatique à la narration romanesque, et de souligner que l’ordinateur et les réseaux sont des facteurs d’une nouvelle sensibilité romanesque et artistique. En outre, l’article examine les dispositifs d’écritures de soi dont les textes garrétiens sont autant de caisses de résonance d’une culture en émergence, d’un mode de pensée en plein renouvellement esthétique. L’étude adopte des démarches essentiellement dialogique et sociocritique, plus aptes à saisir aussi bien la posture et les engagements de choix de forme que les expérimentations de cette auteure dans le champ romanesque. Garréta livre son identité ambiguë dans une esthétique bio-fictive nourrie aux ressources du numérique. Mots-clés : image auctoriale, autofiction, littérature, narration, ordinateur