La présente recherche vise à analyser les fondements socio-anthropologiques qui pérennisent la ritualisation du surpoids et de l’obésité chez les Ebriés de Kouté village en Côte d’Ivoire. Elle porte sur un échantillon qualitatif de 35 individus, composé de nourrices, des hommes, des femmes assistantes et les membres de la notabilité de Kouté village et un médecin diététicien. L’âge des enquêtés est compris entre 18 et 65 ans. A partir des entretiens semi-structurés et de l’observation directe, les résultats de cette recherche montrent que les Ebriés de Kouté considèrent l’obésité et le surpoids comme symbole de santé, de richesse et de beauté. Ces perceptions ont favorisé la ritualisation de l’embonpoint, c’est-à-dire, un système de pratiques sociales autour des femmes nourrices pendant trois mois de maternité. Ce phénomène culturel appelé « tambruya » est utilisé pour désigner la femme nourrice elle-même répondant à ce canon esthétique. Ces pratiques consistent au gavage des nourrices, à l’enduit du kaolin et des huiles médicamenteuses sur le corps, les réduisant à un mode de vie sédentaire. Aussi l’embonpoint exprime-t-il la puissance économique du mari et des beaux-parents de la nourrice. Mots clés : Obésité, perception sociale, nourrice-santé, beauté, Ebrié