Infundibulum Scientific

LE TRAITEMENT MÉDIATIQUE DES GROUPES D’AUTODÉFENSE DU MICHOACÁN PAR EXCELSIOR ET LA JORNADA ENTRE 2013 ET 2014

El tratamiento mediático de los grupos de autodefensa de Michoacán por Excelsior y La jornada entre 2013 y 2014

Media coverage of michoacán self-defence groups by Excelsior and La jornada between 2013 and 2014

Ouguignon Guy Aristide SERI
Doctorant
Université Felix Houphouët Boigny
Département d’études ibériques et latino-américaines

Mots-clés, Keywords, Palabras clave

Excelsior, Groupe d’autodéfense, Grupo de autodefensa, La Jornada, Media Treatment, Michoacán, Self-Defense Group, Traitement médiatique, Tratamiento mediático

TEXTE INTÉGRAL

Introduction

            À partir des premiers mois de l’année 2013, un nouveau type d’organisations de civils armés est apparu dans plusieurs municipalités du Michoacán, un État du sud-ouest mexicain. Ces organisations, appelées groupes d’autodéfense, sont selon leurs leaders une forme de réponse du peuple à la violence et aux abus des narcotrafiquants. L’émergence et la propagation de ces groupes  constitués polarisent aujourd’hui le débat au Mexique. Si certains spécialistes voient en eux une issue à la crise sécuritaire qui s’est intensifiée depuis que le président Felipe Calderón Hinojosa (2006-2012) a déclaré la guerre aux cartels de la drogue en décembre 2006. Pour d’autres, a contrario, ce sont des acteurs dangereux qui empirent la situation déjà délétère.

            À la différence des études réalisées sur la question, telles que celles de Javier Brown, de Jorge Valdivia García, d’Antonio Fuentes Díaz ou de Enrique Guerra Manzo, qui se sont essentiellement intéressées à relever les différences entre les groupes d’autodéfense et les Polices Communautaires ou encore à montrer l’impact de ceux-ci sur la sécurité, cet article vise à analyser la couverture médiatique réalisée par Excelsior et La Jornada à ce sujet. Notre objectif est donc de comprendre le traitement informatif des actions des groupes d’autodéfense pour déterminer l’image que chacun des quotidiens projettent d’eux. Pour ce faire, nous nous posons la question suivante : quelles images des comités d’autodéfense projettent les quotidiens susmentionnés? En d’autres termes, comment Excelsior, journal qui se veut gouvernementaliste et La Jornada, média proche des mouvements sociaux, perçoivent-ils les groupes d’autodéfense ?   

            Notre postulat de départ est que l’image projetée des groupes d’autodéfense est influencée par l’orientation idéologique de chaque journal. Ainsi, Excelsior dont la ligne éditoriale est proche de la droite,  aura tendance à classer les groupes d’autodéfense au même rang que les cartels de drogue, alors que La Jornada plus de la gauche,  sera tenté d’avoir une opinion favorable à leur égard.

            Dans cet article nous présentons d’abord la méthodologie qui consiste à exposer la méthode et les techniques de recherche utilisées, l’évolution du phénomène des groupes d’autodéfense ensuite nous présentons les résultats obtenus et  enfin la discussion dans laquelle nous mettons l’accent sur le caractère accordé au groupes d’autodéfense.

 

 

 

 

  1. La méthodologie de recherche

Nous entendons exposer dans cette section, le champ de l’étude, le corpus à analyser et la méthode utilisée

  • Le Champ d’étude

Nous pensons qu’il est important de présenter ici d’une part les groupes d’autodéfense du Michoacán, mouvement social armé né dans le contexte de généralisation de la violence dans tout le Mexique et les quotidiens ciblés par l’étude.

 Les groupes d’autodéfense du Michoacán

Les pressions exercées sur les cartels de drogue par l’ « opération Conjointe Michoacán » ont contribué à amenuiser leurs revenus et à affecter leur capacité dans le narcotrafic. Face à cette situation, le Cartel des Caballeros Templarios a choisi de varier ses activités. Pour augmenter ses gains, il s’est lancé dans l’extorsion de tous les acteurs de l’économie légale du Michoacán. Pour avoir une idée de l’étendue du phénomène nous pouvons prendre pour exemple l’étude d’Antonio. Fuentes (2014). Selon lui le cartel encaissait 50 pesos sur le prix du kilogramme de viande, 2000 pesos à l’hectare aux cultivateurs d’avocats et 3 pesos par kilogramme aux petits vendeurs. Les entreprises transnationales n’étaient pas épargnées ; par exemple une entreprise d’exportation de mûres vers les États-Unis et l’Europe devait payer un impôt  de 1 peso par caisse aux Caballeros Templarios pour une production saisonnière qui s’élève en moyenne à 15.000.000 de caisses. (A. Fuentes 2014, p. 10). Le montant extorqué aux populations du Michoacán pour l’année 2012 était estimé à 176 milliards de dollars (A. Fuentes et P. Paleta, 2015, p. 178). 

À l’extorsion, il faut ajouter les cas de viols et d’enlèvements dont étaient victimes les communautés rurales du Michoacán.  Les crimes du cartel exacerbés par le laxisme et/ou la complicité des pouvoirs publics face au crime des cartels, ont tellement exaspéré la population qu’ils ont  fait naitre un mouvement social de contestation.

Les premiers groupes d’autodéfense sont apparus le 24 février 2013 à La Ruana dans la municipalité de Buenavista Tomatlán et à Tepalcatepec dans la région de Tierra Caliente du Michoacán. Ces groupes dirigés respectivement par un grand producteur de citrons, Hipólito Mora et un médecin, José Manuel Mireles, étaient constitués de commerçants, d’éleveurs, d’agriculteurs et de  volontaires. Quelques semaines plus tard le mouvement s’est étendu aux municipalités de Coalcomán, Aguililla, et Chinicuila, dans la Sierra del Sur et à l’extrême nord de l’État. L’expansion de ce type d’organisation s’est accentuée à partir de novembre 2013 soit neuf mois après leur apparition. En effet, à la fin de l’année 2013, les groupes d’autodéfense étaient présents dans dix-sept municipalités, et en janvier 2014 ce nombre est passé à vingt-cinq (J. R. Velázquez, 2014, p. 12).   Nés dans un contexte de complicité des autorités locales avec le crime organisé, les groupes d’autodéfense ont pu se développer à cette  vitesse grâce au soutien discret que leur apportent les forces fédérales (E. M. Guerra, 2015, p. 18).

Leur coopération avec les éléments de l’ « opération Conjointe Michoacán » a permis de réduire la présence du cartel des Caballeros Templarios dans l’État. En quelques mois d’existence, les groupes d’autodéfense ont réussi à expulser ou à faire battre en retraite l’organisation criminelle (J. R. Velázquez, 2014, p. 12). Cependant, il convient de noter que du fait de leur hétérogénéité et du laxisme dans leur système de recrutement, les groupes d’autodéfense ne sont pas exempts de critiques.

La multiplication des groupes d’autodéfense dans l’État a fait naitre des soupçons sur le mouvement. En effet, les éléments qui composaient les premiers groupes d’autodéfense avaient été pour la plupart victimes d’abus de la part des Caballeros Templarios et appartenaient aux communautés qu’ils défendaient. Ils se distinguaient par leurs T. Shirts blancs qui servaient d’uniformes ; leur armement était constitué de quelques fusils de petit calibre, vieux pour la plupart. Au fur et à mesure que le mouvement s’étendait, certaines de ses caractéristiques ont changé. Les armes en possession de ces nouveaux groupes étaient de plus en plus sophistiquées et de gros calibres ; ils disposaient aussi de véhicules blindés dont l’origine était méconnue (CNDH, 2015, p. 164). Le laxisme dans le recrutement des éléments exposait les groupes d’autodéfense à des infiltrations des sicaires du crime organisé comme c’est le cas de Los perdonados[1].

Avec la multiplicité des groupes, les rivalités entre eux n’ont pas tardé à naître.  Le 10 mars 2014, des affrontements ont été évités de justesse entre deux groupes d’autodéfense dans la municipalité de Buenavista. En outre certains membres du groupe d’autodéfense de la commune de Yurécuaro ont été arrêtés pour l’assassinat du maire de Tanhuato (J. R. Velasquez, 2014, p. 13).  Les milices civiles apparues pour s’auto-défendre finissent par être perçues comme un nouvel acteur dans le contexte de la narco-violence qui laisse planer le spectre d’une guerre civile dans le Michoacán. Pour y remédier le gouvernement d’Enrique Peña Nieto a décidé de prendre les choses en mains.

 

  • Les journaux ciblés
    • Excelsior

Excelsior est l’un des plus anciens journaux édités à Mexico et le plus important du pays. Fondé par Rafael Alducín, le premier numéro du journal est sorti le 18 mars 1917. Le quotidien qui a participé à la transformation démocratique du pays narre dans ses pages depuis un siècle l’histoire économique, politique et sociale.

Pendant la Révolution, le champ de bataille s’est transporté dans la presse. Chaque journal de l’époque défendait la position idéologique de la faction qu’il soutenait et attaquait le camp opposé. Dans ce contexte, certains patrons de presse se sont vus contraints à l’exil pour leurs positions ; d’autres moins chanceux ont été assassinés (A. Burkholder, 2009, p. 1391). Dans ce paysage idéologiquement polarisé, aussi bien au niveau national que régional, il fallait un organe neutre qui adopterait une position objective. C’est dans cette optique que Rafael Alducín a émis le projet de créer un journal moderne, nationaliste, créatif, en harmonie avec les temps nouveaux. Selon ses responsables, le quotidien devait offrir à ses lecteurs des informations fiables et un journalisme indépendant du gouvernement de Carranza et des groupes rebelles (A. Burkholder, 2009, p. 1391).

Ainsi, les critiques du journal à l’égard des gouvernements issus de la Révolution lui ont permis d’avoir l’adhésion du public, ce qui a amélioré sa situation financière. Cependant, les représailles ne se sont pas fait attendre. L’épisode le plus significatif de cette relation tendue entre le quotidien et les autorités mexicaines a eu lieu le 08 juillet 1976. En effet, le gouvernement de Luis  Echeverria Álvarez (1970- 1976)  qui cherchait à contrôler Excelsior, a, après avoir retiré tous les contrats publicitaires au journal, organisé l’éviction de Julio Scherer et de ses collaborateurs du conseil d’administration du journal. Cet épisode connu comme “ El golpe a Excelsior” a fait de cet organe le porte-voix du Parti Révolutionnaire Institutionnel  (PRI). Il a fallu attendre octobre 2000 pour que le quotidien retourne à ses principes fondamentaux, c’est-à-dire entre autres se tenir loin de tous les partis politiques.

 

 

 

 

  • La Jornada

La Jornada est un tabloïde créé depuis le 19 septembre 1984 à Mexico sous la direction de Carlos Payán Velver. Aujourd’hui le titre est dirigé par Carmen Lira Saade. Il appartient à la société anonyme Desarrollo de Medios en abrégé DEMOS.

Il est considéré comme le petit-fils d’Excelsior. En effet, La Jornada a été fondée par un groupe de journalistes issus du quotidien Unomasuno, lui-même créé par des dissidents d’Excelsior, suite à l’expulsion de Scherer. Pour mettre le média en circulation, le noyau de fondateurs a fait appel à toute personne éprise de liberté, de démocratie et opposée au diktat du gouvernement à la presse.

Dans sa première parution de 32 pages, le journal se présentait de la façon suivante : « La Jornada naît indépendante des pouvoirs politiques et des pouvoirs économiques, nous ne sommes pas contre l’État que nous voulons démocratique, ni contre l’entreprise privée- dont nous faisons partie- sauf quand son action abusive fait souffrir la majorité » [2] (M. E. ARCE, 2011, p.105).            

Pour avoir rejeté la domination politique et économique, les institutions publiques aussi bien que les entreprises privées refusaient au journal leurs contrats publicitaires. La société anonyme, DEMOS, ne vivait que de ses ventes et des dons des artistes ayant répondu à l’appel du 29 février 1984. Boycottée par les Pouvoirs Publics et le pouvoir économique, La Jornada a été soutenue par la société civile à laquelle elle est redevable et se montre loyale. Le journaliste Herman Bellinghaussen, à propos de cette orientation du quotidien affirme: «La Jornada eut la vocation d’accompagner les mouvements sociaux, non seulement comme un moyen de survie, mais comme une forme de vie; son grand secret fut de se convertir en journal des mouvements sociaux[3] »  Le Petit journal (2018).

Depuis ses débuts, La Jornada s’est voulue le porte-parole des oubliés, des invisibles, présentant les différentes facettes du Mexique et des Mexicains grâce à des chercheurs, des journalistes et des photographes engagés. Elle a su être présente là où d’autres journaux ne l’étaient pas et a su proposer une analyse différente sur les problèmes de société. Le media garde un esprit critique face aux campagnes massives de communication du gouvernement qui cherche à minimiser les problèmes nationaux.

Au niveau national, La Jornada a soutenu la cause des indigènes. Elle a témoigné sa sympathie au mouvement Zapatiste dont elle s’est fait le relais.  En 2006, La Jornada a été l’un des principaux relais des luttes des indigènes de Oaxaca et de la grève des enseignants de la UNAM. Au plan international, le titre s’est toujours opposé à la politique des États Unis d’Amérique et à l’oligarchie internationale. Elle dénonce la politique néolibérale de plus en plus en vogue dans le monde. Elle accorde une large couverture aux dirigeants de gauche de l’Amérique latine tels qu’Hugo Chávez et Fidel Castro qui y écrivaient souvent.  Plusieurs figures importantes y écrivent souvent des articles. C’est le cas de l’américain Noam Chomsky qui le considère comme le journal le plus indépendant de l’Amérique latine.

La ligne éditoriale du journal se situe à gauche et proche du  Parti de la Révolution Démocratique (PRD). En termes de diffusion, le titre avait en 2014 un tirage quotidien de 107.666 exemplaires. Pour atteindre plus de lecteurs, il a lancé des éditions locales dans les États du Michoacán, de Guerrero et de Jalisco. Il a depuis 2015 mis en circulation une version Maya éditée à Mérida dans le Yucatán. Le site internet et la version numérique de La Jornada avaient quant à eux déjà vu le jour dix ans plus-tôt.

  • L’échantillon (corpus)

Pour constituer notre corpus, nous avons compilé les informations relatives aux groupes d’autodéfense du Michoacán publiées par Excelsior et La Jornada  sur la période allant du 25 février 2013 au 31 décembre 2014.

Nous ne nous sommes intéressés qu’aux rubriques “opiniones” et “editorial”. Car, c’est dans celles-là que les journaux expriment leurs opinions sur des sujets qu’ils trouvent pertinents. Les articles analysés ont été extraits des sites internet des différents quotidiens avec plusieurs mots clés “grupos de autodefensa”, “civiles armados”, et “comunitarios” qui nous ont permis de répertorier l’ensemble des articles se rapportant à la question.

 

  • Méthode de l’analyse de contenu

    Notre objectif étant d’analyser la couverture médiatique des groupes d’autodéfense, l’analyse de contenu s’impose à nous comme méthode de recherche. C’est un mode de traitement de l’information qui s’applique à toute forme de communication, de discours et d’image. L. Bardin la définit comme

L’ensemble des techniques d’analyse des communications tendant à obtenir des indicateurs (quantitatifs ou non) par des procédés systématiques et objectifs de description du contenu des messages en permettant l’inférence des connaissances relatives aux conditions de production/réception (contexte social) de ces messages (F. Urriza, 2012, p. 30).

 

Il apparait dans cette définition que l’analyse de contenu peut avoir une finalité aussi bien descriptive qu’inférentielle, c’est-à-dire déductive. Elle peut utiliser à la fois des techniques d’analyse quantitative et des techniques d’analyse qualitative.

 

  • L’approche quantitative et l’approche qualitative

L’analyse quantitative se base uniquement sur un traitement statistique des données. Elle entre moins dans les détails des contenus. Dans une approche quantitative, il s’agira par exemple pour le chercheur de dénombrer les articles traitant de son sujet de recherche sans tenter de les décortiquer et d’en soupeser le contenu. L’analyse quantitative ne peut que comparer des fréquences d’apparition.

Pour cette étude, nous emploierons cette technique de recherche pour déterminer la fréquence d’apparition dans notre corpus des termes et expressions relatifs aux groupes d’auto-défense du Michoacán dans l’échantillon à analyser.

L’approche qualitative quant à elle scrute en profondeur un corpus en fouillant systématiquement, au moyen de fines catégorisations, tous les éléments de son contenu que le chercheur s’oblige à retracer, à classer, à comparer et à évaluer (C. Leray, 2008, p. 6). L’étude qualitative, en plus d’interpréter le contenu manifeste de la matière analysée, s’intéresse aussi à son contenu latent et au contexte social dans lequel le message a été produit.

La technique qualitative nous permettra de déterminer la nature de l’image des comités d’autodéfense du Michoacán.  Par cette approche nous pourrons déterminer les termes ou les phrases qui ont une connotation soit favorable soit neutre ou défavorable sur la question.

  1. Résultats
    • Résultats de l’analyse quantitative

Nous avons classé les données recueillies en deux catégories à savoir la répartition des articles par sous-genres informatifs et les opinions des quotidiens sur les groupes d’autodéfense.

 

 

 

  • Répartition des données par sous-genres informatifs.

              Tableau N°I. Répartition des données par sous-genres informatifs

 

Sous-genres informatifs

Excelsior

La Jornada

Total

Éditoriaux

00

04

04

Articles d’opinions

09

09

18

Total

09

13

21

Source : Élaboration personnelle

Le tableau N° I nous apprend que dans sa couverture médiatique des actions des groupes d’autodéfense, Excelsior n’a publié aucun  éditorial. Le quotidien n’a publié que 09 articles d’opinion. Quant à La Jornada, elle a publié 4 éditoriaux et 09 articles  d’opinion.  Nous pouvons noter que les deux rotatifs privilégient le sous-genre informatif articles d’opinion dans leurs traitements des informations sur la question des groupes d’autodéfense. Ainsi, des 21 articles collectés pour les deux quotidiens 04 soit 18% sont des éditoriaux et 18 c’est-à-dire  82% des articles d’opinion.

  • Répartition par domaines de référence

 

Graphique N° I Répartition par domaines

Source : Élaboration personnelle

Ce graphique rend compte de la répartition des articles collectés par domaines de référence. Nous entendons par domaines de référence, la thématique à laquelle fait allusion les quotidiens quand ils couvrent les actions des groupes d’autodéfense. En claire, il s’agit de déterminer si  l’information concernant les comités d’autodéfense est traitée par le journal sous un angle politique ou sécuritaireAinsi, Excelsior met l’accent sur le domaine politique en lui consacrant 05 des 09 articles publiés sur la question. Nous avons collecté 04 articles qui relèvent du volet sécuritaire. En ce qui concerne les publications de La Jornada, le domaine politique s’illustre une fois encore en tête avec 08 références contre 05 pour le volet sécuritaire.

  • L’opinion des quotidiens

 

Graphique N° II Opinion Excelsior                             Graphique N°III Opinion La Jornada

      

Source : Élaboration personnelle                   Source : Élaboration personnelle

 

À partir du graphique N°II, nous notons la prédominance de la catégorie Négatif dans l’évaluation de l’opinion d’Excelsior sur les groupes d’autodéfense. Le journal a exprimé un avis défavorable sur le soulèvement des civils dans le Michoacán dans 67% des informations qu’il a publiées sur la question. Les catégories positif et neutre représentent respectivement 22% et 11% des informations publiées sur les groupes d’autodéfense.

Contrairement à Excelsior, dans La Jornada, c’est la catégorie Positif qui se dégage. Comme nous pouvons le voir en effet à partir du graphique N°III,  dans 62% des informations recueillies, ce quotidien a exprimé un avis favorable à l’égard des forces communautaire du Michoacán.  Le journal a eu un avis défavorable sur les groupes d’autodéfense dans 2 articles soit 15%, elle a eu une position neutre dans 3 articles ce qui représente 23% de sa couverture médiatique du sujet.

 

 

 

  • Résultats de l’analyse qualitative

À partir de l’analyse qualitative des unités d’informations extraites des articles et des éditoriaux collectés nous sommes parvenu aux résultats suivants :

  • Excelsior

À l’instar de tous les journaux mexicains, Excelsior s’est intéressé au phénomène des groupes d’autodéfense apparu dans l’État du Michoacán dès les premiers mois de 2013. L’analyse de la couverture médiatique réalisée par le média qui s’autoproclame “El diario que llegó a la vida nacional”, laisse apparaître une opinion défavorable à l’égard des comités d’autodéfense. En effet, Excelsior considère ces groupes organisés comme des organisations illégales qui menacent l’État de droit dans le Michoacán. Dans l’article « Michoacán ; el embrión…» du 12 janvier 2014, le média affirme au sujet des groupes d’autodéfense :

 [… ] les groupes dits d’autodéfense et/ou de police communautaire qui, comme au Michoacán, opèrent dans une dizaine d’entités du pays […] maintiennent, selon des rapports du conseil citoyen pour la sécurité publique et la justice pénale un peu plus de 200 communes du pays en situation d’État-failli  il convient donc d’exiger des actions plus fortes face à ces groupes […] ».[4]

À travers cet extrait, nous voyons que pour le quotidien, la réaction armée des habitants du Michoacán face à la violence des sicaires des Caballeros Templarios, représente un risque pour le maintien de l’État de droit dans l’entité fédérale. Pour pallier cette éventualité le média invite les autorités des différents niveaux de gouvernement à agir fermement contre eux. Afin de montrer l’urgence de l’action fédérale, le journal termine son article par un avertissement : « Ne pas agir maintenant, pourrait donner lieu à des réalités que personne ne souhaite »[5]  Par cette conclusion, Excelsior place les groupes d’autodéfense au rang des acteurs qui ne font qu’empirer le climat de violence et d’insécurité qui prévaut dans l’État.

En outre, selon le journal, les nouveaux groupes d’autodéfense font planer le risque de balkanisation du pays comme ce fut le cas pendant les luttes Zapatistes. À cet effet, il soutient dans son article «Autodefensa y balcanización», que: «Le danger aujourd’hui est plutôt dû à l’inaction des autorités, à leur passivité, à leur manque de réglementation, voire à leur soutien apparent à l’autodéfense. Les groupes ne sont ni interdits, ni ignorés, ni réglementés… ils remplacent l’État dans des activités telles que la lutte contre le crime organisé».[6] Ici, le quotidien demande aux autorités des actions qui consisteraient soit à interdire, soit à réguler leurs actions comme cela a été fait pour les comités d’autodéfense qui sont apparus pendant la période du mouvement Zapatiste.

Dans un autre article publié le 21 décembre 2014, sous le titre de « Lo dicho », Excelsior, évoque les poursuites judiciaires contre certains leaders des groupes d’autodéfense pour divers chefs d’accusation. Le quotidien dénonce les actions des civils organisés pour l’autodéfense et surtout le droit que ceux-ci s’octroient illégalement pour juger d’autres citoyens. À cet effet il écrit:   

L’indignation suscitée par l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des citoyens peut être absolue et peut justifier la lassitude, mais se rendre justice soi-même fait aussi  partie de l’impunité qui est critiquée et condamnée, en plus d’être illégale. Son existence implique une violation de l’État de droit[7]

Pour le journal, il est légitime que des populations s’indignent devant l’incapacité des pouvoirs publics à assurer leur sécurité. Cependant, cette situation ne saurait légitimer que des communautés s’organisent et s’arment pour prétendre se rendre justice elles-mêmes. Excelsior condamne les actions des groupes d’autodéfense qui sont selon lui une violation de l’État de droit.

En définitive, il ressort de l’analyse qualitative du traitement informatif sur les groupes d’autodéfense dans le Michoacán réalisé par Excelsior que ce sont des actions illégales, entreprises par des hors la loi tout comme les sicaires des cartels. Leurs actions viennent aggraver une situation déjà inquiétante. Pour ce quotidien, les groupes d’autodéfense sont donc des groupes armés qui paraissent légitimes, mais qui ne se soumettent pas aux autorités et qui poursuivent leurs propres objectifs.

 

 

 

  • La Jornada

La généralisation de la violence dans le Michoacán traduite entre autres par l’extorsion et le harcèlement de la population, va provoquer l’apparition des groupes d’autodéfense dans l’État à partir de février 2013.

            L’analyse appliquée à la couverture médiatique dédiée par La Jornada aux groupes d’autodéfense dans le Michoacán pour en déterminer le sens révèle que ce quotidien épouse l’idée de l’organisation des civils pour assurer leur propre sécurité. 

L’éditorial de La Jornada du 16 août 2013 intitulé  « Las autodefensas como síntomas » tente de justifier l’apparition des comités d’autodéfense dans le Michoacán lorsqu’il évoque les facteurs qui y ont contribué et signale :

Dans le cas de Michoacán, le scénario est attisé par des facteurs particuliers, comme la perte de contrôle sur le territoire par les autorités face au crime organisé […] la recrudescence de la violence exercée dans cette entité par les Caballeros Templarios. [… ] tout cela crée un terrain fertile pour l’exaspération des citoyens face aux assauts de la criminalité, à cause de la perte de confiance dans les autorités et les institutions politiques officielles et de l’émergence de groupes qui décident de prendre les armes pour assurer leur protection.[8]

Cet extrait de l’éditorial justifie l’opération des groupes d’autodéfense par la crise institutionnelle et sécuritaire qui prévalait dans le Michoacán. Les populations qui se sentaient abandonnées par les autorités ont été obligées, voire contraintes de se défendre elles-mêmes. Pour La Jornada, les groupes d’autodéfense ne sont pas le principal obstacle au rétablissement de la légalité dans l’État sinon un des symptômes de la décomposition de la société. Mieux, selon cet éditorial, les groupes d’autodéfense ont tenté de reprendre le contrôle des zones de l’État sous la domination du cartel des Caballeros Templarios.

            Si le gouvernement et la plupart des observateurs distinguent les groupes d’autodéfense de la Police Communautaire créée légalement, en cataloguant les premiers comme des acteurs illégaux qui amplifient le contexte d’insécurité, pour La Jornada les comités d’autodéfense et la Police Communautaire ont un même objectif : lutter contre l’insécurité dont ils sont tous victimes. Dans son éditorial intitulé « Autodefensa y comunitarios persecusion facciosa » le quotidien affirme au sujet des groupes d’autodéfense «Plutôt que d’être une cause de l’effondrement généralisé de l’État de droit, ce sont des symptômes motivés non pas par un désir d’approfondir le climat de déchéance et d’absence de protection, mais de le corriger»[9]. 

Ici, les groupes d’autodéfense bénéficient d’une opinion favorable de la part du journal qui ne nie pas leur caractère illégal. Dans son article paru sous le titre de «  Autodefensa de Michoacán para el Mundo», La Jornada invite les autorités à la reconnaissance des comités d’autodéfense. Elle le fait dans les termes suivants: « Pourquoi démythifier le travail bénévole et digne des polices communautaires au lieu de leur apporter le soutien politique et militaire nécessaire ? Pourquoi l’État ne promeut-il pas les cadres juridiques et ne coordonne-t-il pas son action avec elles?»[10].

Le quotidien assimile déjà les groupes d’autodéfense à la Police Communautaire lorsqu’il emploie le terme « policías comunitarias » pour les désigner. En plus, il qualifie leurs actions de « Volontaires » et « dignes » qui méritent d’être appuyées politiquement par leur légalisation et militairement par la coordination de leurs actions avec celles des forces légalement constituées engagés dans  l’ «Opération Conjointe Michoacán ».

En outre, bien que le quotidien reconnaisse que les actions des groupes d’autodéfense constituent une violation de l’État de droit au sens strict du terme, il avance l’argument selon lequel ces comités de citoyens sont apparus dans un contexte de tolérance, de passivité voire même souvent de complicité des autorités des trois niveaux de gouvernement avec le crime organisé contre la population. Cette situation a vu naître une société désemparée pour laquelle l’autodéfense était l’unique moyen de survie. C’est donc naturellement que le journal dénonce les actions des autorités qui tendent à ranger les Caballeros Templarios et les groupes d’autodéfense dans le même panier plutôt que de résoudre le problème de l’impunité et de la corruption, les deux principaux facteurs de la violence dans l’État. Dans son éditorial « Legalidad e ilegalidad », pour La Jornada, « Il est urgent que les différents niveaux de gouvernement corrigent ces vices, car les instances gouvernementales qui ne respectent pas les lois n’ont pas l’autorité morale pour exiger des citoyens qu’ils s’y conforment  »[11].

Le journal démontre ici qu’il est illégitime pour les autorités aussi bien locales que fédérales de considérer les groupes d’autodéfense comme des hors la loi car elles-mêmes ne respectent pas les lois.

Le processus de légalisation et de démobilisation des groupes d’autodéfense par le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) a créé des différends entre les organisations de civils. Cela a engendré une recrudescence de la violence dans l’État du Michoacán. Le gouvernement fédéral, à travers Alfredo Castillo, a choisi de privilégier les groupes les plus motivés par le plan gouvernemental et a décidé de traquer ceux qui se sont inquiétés des insuffisances du plan.

Les factions dirigées par le docteur José Mireles et Hipólito Mora, les précurseurs du mouvement, reprochaient au plan de ne pas s’attaquer aux racines de la décomposition institutionnelle et au pouvoir de nuisances des Caballeros Templarios. Les deux leaders ont été taxés d’éléments subversifs et ont fait l’objet de campagnes de dénigrement et de poursuites judiciaires. Pour La Jornada, «Les coryphèes de Peña sont […] en pleine campagne pour asseoir dans l’opinion publique l’idée -quelque peu fausse- que la figure de Mireles a été adoptée par les mouvements de gauche comme un nouveau chef de guerre à vénérer».[12] L’emploi du terme « corifeos » pour désigner la commission fédérale pour le Michoacán dirigée par Alfredo Castillo dont la campagne est qualifiée de « plutôt fausse », démontre l’opposition du quotidien au processus de démobilisation des groupes d’autodéfense.

La légalisation du groupe commandé par Estanislao Beltrán, alias “Papa Pitufo” et le harcèlement contre ceux de Hipólito Mora et José Mireles est perçue par le journal comme « une triple alliance qui peut être ainsi schématisée Tuta-Castillo-Pitufo» [13]. En effet, pour le quotidien, la vérité cachée derrière le plan gouvernemental est d’arrêter le mouvement des comités d’autodéfense qui se battent réellement pour bouter le crime organisé hors du Michoacán et pour promouvoir ceux qui en réalité sont des complices des Caballeros Templarios.

En définitive, dans sa couverture médiatique des groupes d’autodéfense du Michoacán, le quotidien de la UNAM a publié une image positive de ceux-ci en les considérant comme des « héros » que le gouvernement tente de récupérer.

  1. Discussion

Les résultats obtenus après les phases d’analyse montrent une différence significative dans la valorisation des groupes d’autodéfense par Excelsior et La Jornada. En effet, l’analyse du traitement des informations publiées par Excelsior, sur la question des groupes d’autodéfense laisse apparaître qu’il s’agit d’organisations dangereuses. Ils représentent une menacent non seulement pour sécurité du Michoacán mais aussi pour sa gouvernabilité. Ce sont des groupes dont il faut limiter les actions selon ce quotidien proche de la droite.

De son côté, La Jornada présente les groupes d’autodéfense comme une alternative à l’incapacité des autorités à garantir la sécurité et l’intégrité de certaines zones du territoire de cette entité fédérale. Dans sa couverture médiatique de la question, La Jornada met en avant les succès des groupes d’autodéfense dans la reconquête des municipalités dont s’était accaparé le cartel des Caballeros Templarios, ce qui amène le quotidien à considérer les comités d’autodéfense comme des héros.

Cette variation significative de l’opinion des deux rotatifs s’explique par la manifestation latente de leurs orientations idéologies dans leurs traitements de l’information. Dans leur étude portant sur la couverture médiatique de l’Initiative Mérida, F. Rodéo et C. Muñiz (2016) font remarquer que l’orientation politique des médias a tendance à se manifester  dans leurs articles lorsqu’il s’agit de donner un avis sur sujet donné. Notre étude va dans le même sens que la leur car nous sommes arrivé à la conclusion que Excelsior rejette systématiquement l’existence des groupes d’autodéfense sans tenir compte de leurs actions positives qui ont permis de chasser le Cartel des Caballeros Templarios de plusieurs municipalités. La Jornada quant à elle, à tendance à fermer les yeux sur le caractère illégal des comités d’autodéfense et les abus dont ils se sont rendus coupables, pour ne considérer que leurs victoires sur les Caballeros Templarios. Ce qui précède confirme notre hypothèse de départ qui stipule que l’image projetée des groupes d’autodéfense est influencée par l’orientation idéologique de chaque journal.

Les deux quotidiens analysés se sont contentés de relater les faits de façon superficielle. Ils abordent la problématique des groupes d’autodéfense, apparus dans le Michoacán, en la limitant soit à une menace à la sécurité et à l’État de droit soit à une solution à la violence que traverse tout le Mexique. Chacun des journaux s’est limité à défendre sa position idéologique là où une analyse plus approfondie sur les origines des comités d’autodéfense et de la violence aurait apporté une meilleure compréhension aux lecteurs.

Il aurait été judicieux que Excelsior et La Jordana cherchent les facteurs de l’apparition des groupes d’autodéfense du Michoacán par exemple dans l’histoire globale du Mexique. Le pays a connu une longue tradition de révoltes communautaires armées dont les plus significatives ont été menées par le mouvement zapatiste de Morelos  en 1910, le mouvement zapatiste du Chiapas en 1994 et l’EPR en 1996 dans l’État de Guerrero (C. Montemayor, 2005, p. 65). L’émergence des groupes d’autodéfense dans l’État Michoacán est donc le résultat de la contagion de cette entité fédérale par la tradition de soulèvements communautaires dans les États voisins. La violence des cartels de la drogue peut avoir été l’alibi parfait pour l’éclosion dans le Michoacán d’un mouvement déjà présent dans plusieurs États avec lesquelles le Michoacán partage beaucoup de similitudes. Concrètement, Morelos, le Chiapas, le Guerrero et le Michoacán font partie des entités fédérales les plus pauvres du Mexique (CONEVAL, 2012, p. 25). Au-delà de l’aspect sécuritaire et de la violence, le phénomène des groupes d’autodéfense révèle des formes d’inégalités fortement prononcées au Mexique.

 

Conclusion

Nous avons analysé la couverture médiatique de l’apparition, de la propagation et des actions des groupes d’autodéfense dans l’État du Michoacán pour montrer l’existence d’une polarisation certaine du débat sur l’impact de ces groupes sur la situation sécuritaire dans cette entité fédérale. Il était question de montrer que certains journaux mexicains, comme ceux de notre échantillon sont diamétralement opposés sur la question de l’utilité ou de la dangerosité des comités d’autodéfense.

Nous avons tenté de montrer, à partir de l’analyse qualitative de leurs éditoriaux et des articles d’opinion qu’Excelsior et La Jornada ont des avis opposés sur les groupes d’autodéfense dans leur couverture de l’actualité portant  sur ces derniers. Excelsior voit dans les comités d’autodéfense, des mouvements subversifs qui menacent l’État de droit dans le Michoacán. Pour ce rotatif, ces organisation de civils nées dans le contexte de la montée de la violence dans tout le pays sont illégales et illégitimes et ne sauraient être considérées comme une solution à la crise sécuritaire. Au contraire, ces groupes d’autodéfense sont assimilés par El Diario que llegó a la vida nacional aux groupes criminels. La Jornada, journal proche de la gauche, prend le contre-pied d’Excelsior dans son traitement informatif de la question. Les groupes d’autodéfense sont présentés par ce quotidien comme un mouvement social qui cherche à combler le vide laissé par des autorités inopérantes face à l’exaspération de la violence des sicaires des Caballeros Templarios. Selon La Jornada, loin d’être une menace pour l’État de droit, les comités d’autodéfense tentent d’apporter une solution à la crise sécuritaire et institutionnelle qui prévaut dans cette entité fédérale.

 

Références bibliographiques

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Excelsior  «Autodefensa y balcanización»,

Excelsior, « Lo dicho » 21 décembre 2014,

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VELÁZQUEZ RIVERA Jaime, (2014) Crimen organizado y autodefensas en México: el caso de Michoacán, Friedrich-Ebert-Stiftung:

[1] Les rachetés, anciens membres du cartel des Caballeros Templarios qui se sont repentis et séparés de l’organisation criminelle pour intégrer les groupes d’autodéfense.

[2] Texte d’origine: La Jornada nace independiente del poder político y del poder económico, no estamos contra el Estado al que queremos democrático, ni contra la empresa privada- formamos parte de ella- sino cuando su acción abusiva no genera padecimiento a la mayoría.

 

 

[4] Texte d’origine […] los denominados grupos de autodefensa y/o policías comunitarias que, al igual que en Michoacán, operan en una decena de entidades del país […] mantienen, según reportes del consejo ciudadano  para la seguridad Pública y la justicia Penal, en situación de (casi) ‘’ estado-fallido’’ a poco más de 200 municipios del país, lo procedente es esperar, y demandar incluso, la adopción de acciones más contundentes ante la acción de estos grupos […].

[5] Texte d’origine « No actuar ahora, podría dar paso a realidades que nadie desea. ».

[6] Texte d’origine «El peligro hoy es más bien por la omisión de las autoridades, su pasividad, falta de regulación, y hasta aparente apoyo a las autodefensas. Los grupos no son prohibidos ni ignorados ni regulados… sustituyen al Estado en actividades como enfrentar al crimen organizado».

[7] Texte d’origine « La indignación por la incapacidad del gobierno para dar seguridad a los ciudadanos puede ser absoluto y de igual nivel de hartazgo, pero la justicia por propia mano es también parte de impunidad que se critica y se condena, además de ilegal. Su existencia implica una violación del Estado de derecho».

[8] Texte d’origine: «En el caso de Michoacán, el escenario está atizado por factores particulares, como la pérdida de control del territorio de las autoridades ante el crimen organizado […] el recrudecimiento de la violencia ejercida en esa entidad por los Caballeros Templarios. […] todo ello genera un caldo de cultivo para la exasperación ciudadana ante los embates de la criminalidad, para la pérdida de confianza en las autoridades y las instituciones políticas formales y para el surgimiento de grupos que deciden tomar las armas para asegurar su protección».

[9] Texte d’origine  «más que ser una causa del quebranto generalizado del Estado de derecho, son síntomas motivados no por un afán de profundizar el clima de descontrol y desprotección sino de corregirlo»

[10] Texte d’origine  «  ¿Por qué demeritar la labor voluntaria y digna de las policías comunitarias, en lugar de brindarles apoyo político y militar necesario? ¿Por qué el Estado no los promueve marcos legales y se coordina con ellos? ».

[11] Texte d’origine « Es urgente que los distintos niveles de gobierno corrijan esos vicios, pues las instancias gubernamentales que no respetan las leyes carecen de autoridad moral para demandar a la ciudadanía que se atenga a ellos».

[12] Texte d’origine «Los corifeos de Peña están […] en plena campañas para asentar en la opinión pública la idea- un tanto falsa- de que la figura de Mireles fue adoptada por las izquierdas como un nuevo caudillo al cual rendirle culto». 

[13] Saavando Gomez alias La Tuta est l’un des principaux leaders du cartel des Caballeros Templarios contre qui les comités d’autodéfense se sont soulevés.  Castillo est le haut-commissaire pour le Michoacán, chargé de la démobilisation des comités d’autodéfense et Papa Pitufo ou Estanislacio Beltrán est le chef d’une des factions des groupes d’autodéfense, soupçonné de travailler pour le compte du cartel des Caballeros Templarios.

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