Infundibulum Scientific

ADOPTION DE LA LANGUE PORTUGAISE EN GUINÉE ÉQUATORIALE : INTÉRÊT CULTUREL OU ÉCONOMIQUE ?

Adopción del portugués en Guinea Ecuatorial: ¿interés cultural o económico?

Portuguese adoption in Equatorial Guinea: cultural o economic interest?

Zana Moussa OUATTARA
Doctorant
Université Alassane Ouattara
ozanamoussa@gmail.com

Résumé

Mots-clés, Keywords, Palabras clave

Guinée Équatoriale, politique linguistique, langue, économie, culture, lusophonie.
Guinea Ecuatorial, política lingüística, lengua, economía, cultura, lusofonía.
Equatorial Guinea, linguistic policy, language, economy, culture, Lusophony

TEXTE INTÉGRAL

Introduction

La République de Guinée Équatoriale est située en Afrique Centrale avec une superficie de 28 052 km2. Elle partage ses frontières avec le Cameroun au Nord, le Gabon au Sud et au Nord et est limitée à l’ouest par le Golfe de Guinée. C’est en 1472 (M. G. Palé, 2014, p.29) que le navigateur portugais Fernᾶo do Pó débarque sur l’île qui recevra son nom avant d’être appelée île de Bioko à partir de l’indépendance. Il s’agissait donc d’un territoire initialement portugais. La Guinée Équatoriale est devenue colonie espagnole par le Traité hispano-portugais de Saint Ildefonse le 1er octobre 1777[1] ratifié par le Traité de El Pardo du 24 mars 1778[2]. Après plus de 200 ans d’autoritarisme colonial, la Guinée Équatoriale accède à l’indépendance le 12 octobre 1968 et adopte l’espagnol comme langue officielle du pays.

La Guinée Équatoriale est donc un pays hispanophone par son héritage colonial. Elle se trouve dans une zone où les autres pays sont des pays anglophones (Nigéria), francophones (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo) ou lusophones (Sao Tomé et Principe, Guinée Bissau, Mozambique, Angola). Vue sous cet angle, sa position géographique lui est défavorable du point de vue linguistique, géopolitique et relationnel. Son isolement linguistique dans une telle région, a toujours été un handicap historique pour elle du point de vue économique, culturelle, diplomatique, commercial, etc.

La Guinée Équatoriale est un grand producteur de pétrole. Pour booster son développement socio-économique, le pays a entrepris divers stratégies politiques, notamment l’adoption d’autres langues étrangères. En fait, le pays est confronté à un certain esseulement dû à son statut d’unique pays hispanophone dans une région foncièrement dominée par le français, l’anglais et le portugais.  Par conséquent, la Guinée Équatoriale a entrepris une politique d’ouverture linguistique. Celle-ci se base sur l’adoption de langues européennes comme nouvelles langues officielles de l’État. L’adoption du portugais comme troisième langue officielle en 2011 s’inscrit dans cette veine.

L’objectif de ce travail est de démontrer que l’adoption de la langue portugaise en Guinée Équatoriale répond à des impératifs économiques et socio-culturels. Pour atteindre cet objectif, nous nous posons la question de savoir ; quels sont les enjeux de l’adoption du portugais en Guinée Équatoriale ? Cette langue peut-elle sortir le pays de son isolement géopolitique, linguistique et diplomatique régional et international? Pour répondre à ces interrogations, nous emprunterons la méthode historico-analytique. Cette approche permet de brosser à grands traits les faits historiques des sociétés mais aussi de les analyser afin de les rendre plus compréhensibles.

Dans cette étude, nous verrons d’abord, comment l’isolement l’linguistique entrave les échanges de la Guinée Équatoriale avec ses voisins. Ensuite, dans quelle mesure les intérêts économiques et géopolitiques priment sur l’assimilation linguistique de la langue portugaise. Après avoir donné les raisons de l’adoption de ladite langue, nous montrerons l’impact de son adoption sur le plan économique, politique, culturel et diplomatique.

  1. Situation des langues en Guinée Équatoriale

Selon Antonio Q. et Casado C., (1995, p. 13), il est parlé en Guinée Équatoriale, en plus des trois langues officielles (espagnol, français et portugais), sept langues autochtones de la famille des langues africaines bantou (el bubi, el fang, el benga, el kombe, el baseke, el balengue, el bujeba), l’annobonais (un créole portugais) et le pichinglis. Abordant dans le même sens, D. T. I. Nguen (2007, p. 20) affirme que : « Sept langues sont parlées en Guinée Équatoriale [le bubi, le fang, le benga, le kombe, le baseke, le balengue, le bujeba] de la famille bantu, un créole portugais [l’annobonais], un pidgin anglais [le pichí o pichinglis] et l’espagnol, comme langue générale d’échange »[3]. Quant à Adeline (2014, p.495), elle soutient que le pays compte trois langues bantoues qui sont le bubi, le fang et le ndowé et deux créoles, un à base lexicale portugaise (el fá d’ambô) et l’autre à base lexicale anglaise (el krio). Ces langues résultent respectivement des migrations des peuples d’origines bantoues au XIIe siècle, de la colonisation portugaise de l’ile d’Annobon au XVIe siècle et de la colonisation britannique de l’ile de Bioko au XIXe siècle.

L’espagnol demeure la langue officielle administrative et d’enseignement. Le français, parlé par de nombreux Équatoguinéens est aujourd’hui la deuxième langue officielle et facilite les communications avec les pays voisins de la sous-région, plus particulièrement dans le cadre de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) (L. P. Anne, 2001, p. 31). En ce qui concerne la langue portugaise, elle est une langue officielle depuis 2011, dont nous évoquerons les raisons de son adoption.

La loi fondamentale reformée respectivement en 1982[4], 1998[5] et 2011[6] stipule que: «Las lenguas oficiales de la República de Guinea Ecuatorial son el español, el francés y el portugués. Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional»

  1. Les raisons de l’adoption de la langue portugaise

La Guinée Équatoriale a officialisé la langue portugaise en plus de l’espagnol, la langue héritée du colonisateur et du français pour diverses raisons. Ces raisons sont d’ordre linguistique, géopolitiques et socioéconomiques.

2.1 Isolement linguistique et géopolitique de la Guinée Équatoriale

Le handicap de la Guinée Équatoriale est d’abord historique[7]. Sa position géographique en Afrique Centrale l’isole de ses voisins. Elle est l’unique pays hispanophone sur le continent africain. En effet, les pays voisins de la Guinée Équatoriale sont francophones, anglophones et lusophones. Sur le plan linguistique et géopolitique, elle reste isolée. Le pays n’appartenait à aucune organisation de l’Afrique Centrale. En plus, l’espagnol ne faisait pas partie des langues de travail de l’Union Africaine (La Gaceta de Guinea Ecuatorial, 2009). Donc cette réalité pousse le régime de Teodoro Obiang à intégrer la francophonie en 1989. À cet effet, le ministre équatoguinéen de l’Intégration Régionale d’alors affirma : « Les raisons de notre intégration sont diverses, parmi lesquelles, celle de sortir notre pays de l’isolement dans lequel il se trouvait, l’amélioration des relations historiques et culturelles avec les pays de notre entourage géopolitique »[8] (La Gaceta de Guinea Ecuatorial, 2009). C’est un obstacle, parce que cela ne favorise pas l’ouverture politique, les échanges commerciaux, économiques et diplomatiques. Cet isolement ne facilite pas les relations avec les pays voisins. C’est pourquoi, Teodoro Obiang va instaurer d’autres langues.

La région continentale se trouve enclavée entre deux pays francophones importants (Le Gabon et le Cameroun). Le pays s’est vu donc obliger de se rapprocher de ses voisins pour mieux communiquer et faciliter les échanges diplomatiques, commerciaux et économiques en intégrant les organisations sous régionales et internationales comme l’a expliqué le président T. O. Nguema (2014) lors d’une interview :

Le fait que la Guinée Équatoriale est en train d’intégrer plusieurs communautés linguistiques (…), Guinée Équatoriale au niveau de l’aspect linguistique et culturel nous sommes l’unique pays africain de parler hispanique et cela est négatif pour nous parce que nous ne pouvons pas communiquer avec d’autres pays africains, c’est ce qui nous motive à entrer dans plusieurs communautés linguistiques. C’est un aspect culturel [9].

La Guinée Équatoriale a intégré la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en 1984, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1989 dans le cadre de ses relations diplomatiques et économiques en Afrique en général et en particulier l’Afrique Centrale et la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) en 2014. C’est dans cette logique que A. Nze (2009) explique la position stratégique de la Guinée Équatoriale :

La Guinée Équatoriale se trouve dans une position géographique compliquée. Nous sommes l’unique pays sur tout un continent africain qui a l’espagnol comme langue officielle, ce qui nous condamnait à un isolement dans l’entourage géopolitique. C’est ce fait qui obligea le gouvernement à adopter le français comme langue officielle dans l’objectif de rompre cet isolement naturel et nous intégrer dans d’autres cultures. Il suffit d’observer une carte de la zone : au nord nous faisons frontière avec le Cameroun ; à l’est et au sud avec le Gabon, et en plus avec le Congo et le Tchad, et tous sont francophones. C’est pourquoi, et pour une raison de stratégie géopolitique, la Guinée n’avait plus d’autre choix que d’adopter aussi le français[10].

L’adhésion du pays dans plusieurs communautés linguistiques et culturelles internationales se justifie par son isolement linguistique, géopolitique et culturel. Sur tout un continente, il est le seul pays hispanophone, ce qui l’empêche de communiquer et de favoriser les relations avec son entourage.

 

 

 

2.2 La conquête de la communauté lusophone 

La Guinée Équatoriale appartient à la Communauté des Pays de Langue portugaise (CPLP)[11] en qualité de membre ‘’observateur associé’’ depuis 2006[12]. En 2011, le portugais fut adopté langue officielle du pays. Tel qu’expliqué par le Ministre de l’Information équatoguinéene d’alors (EUROPA PRESS, Madrid, 2010) : « L’héritage culturel et historique que la Guinée Équatoriale maintient avec le monde Lusophone est le principal motif pour lequel, depuis des années, le gouvernement équatoguinéen a jugé bon la possibilité d’adopter la langue portugaise comme officielle du pays »[13]. Abordant dans le même sens, A. Darrigol (2014, 511) défend que les liens historiques et linguistiques de l’occupation portugaise, et aussi la nécessité de renforcer la coopération avec les pays lusophones ont motivé la décision du gouvernement équatoguinéen.  

L’intégration de la Guinée Équatoriale à la CPLP dépend du climat de ses relations avec les pays de cet espace. Selon le même Ministère cité plus haut, les relations avec les États membres de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) s’améliorent davantage, et elles sont particulièrement positives avec le Brésil, Sao Tomé et Principe, Portugal et le Cap Vert.

Les anciennes métropoles européennes tentent de reconstituer des « empires » sous la forme d’institutions supranationales (Commonwealth, Francophonie et CPLP). Les relations avec les anciennes colonies sont redéfinies et reconfigurées pour des raisons d’ordre économique, politique et culturel. Ainsi, la CPLP s’étend sur quatre continents : l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Europe. Cet ensemble joue un rôle politique et culturel majeur sur la scène internationale à l’instar de la Francophonie et du Commonwealth. À l’ONU par exemple, les pressions de la CPLP ont abouti à l’indépendance du Timor Oriental. L’Organisation s’est aussi engagée en faveur d’un réaménagement du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et a intervenu par le biais de l’Angola dans le conflit politique en Guinée Bissau. En règle générale, « les huit » adoptent une position commune, ce qui permet à la CPLP d’être un interlocuteur efficace et crédible sur la scène internationale.

Selon les textes constitutifs de l’Organisation, elle est un « forum multilatéral privilégié et qui vise le renforcement de la coopération entre ses membres ». (A. Darrigol, 2014, p. 512). La Communauté se charge également de la coopération dans divers domaines (éducation, santé, science et technologie, agriculture, défense et sécurité intérieure, administration publique, communication et justice), et réalise aussi des projets de promotion et de diffusion de la langue portugaise. Elle reste un forum qui offre un cadre institutionnel aux États membres, des avantages politiques, économiques et culturels. Pour les pays africains, la CPLP contribue à la visibilité sur la scène internationale et au développement économique. Certains membres représentent également des atouts pour l’organisation. Puissant pays lusophone, le Brésil a consolidé ses relations économiques et culturelles avec la Guinée Équatoriale au cours de ses dernières années. Deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, l’Angola est aussi un membre influent des Pays Africains de Langue Portugaise (PALOP).

La coopération entre la République de Guinée Équatoriale et la CPLP porte principalement sur l’éducation (formation professionnelle et des cadres). Également, le pays voulait renforcer ses relations avec le Portugal, le Brésil et l’Angola. En juillet 2014, la République de Guinée Équatoriale est devenue membre de plein droit de la Communauté des Pays de Langue Portugaise.

Sur le plan géopolitique, le Portugal occupe une position importante en Europe. Il est membre de l’Union Européenne, et au niveau international, participe activement aux principales organisations politiques, économiques, de sécurité et de défense. La diplomatie portugaise reste active : elle a soutenu l’indépendance du Timor Oriental, négocié les accords de paix en Angola et au Mozambique et a appuyé l’admission du Brésil au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Brésil est quant à lui, une puissance économique et un partenaire privilégié. Avec l’Afrique du Sud, la Chine, l’Inde et la Russie, le Brésil forment le BRICS. États émergents, ils se distinguent par une démographie importante, un territoire immense, des ressources naturelles considérables et une forte présence dans l’économie internationale. Ce qui leur procure une position privilégiée au sein des organisations internationales. Au cours de ces dernières années, l’influence culturelle et linguistique du Brésil s’est accrue dans le monde. Celle-ci s’est affirmée à travers le cinéma, la télévision, l’édition et la recherche scientifique. En outre, le Brésil qui n’est pas un État colonialiste, bénéficie d’un capital de sympathie en Afrique. Il a participé aux forces de maintien de la paix au Mozambique et en Angola. Enfin, le Brésil, pays émergent, recherche des marchés et des partenaires économiques en Afrique.

Quant à la République de Guinée Équatoriale, elle a assisté aux réunions du G20 et de d’autres Organisations. Du 20 au 23 février 2013, Malabo a abrité le Troisième Sommet des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud portant sur « les stratégies et les mécanismes pour le renforcement de la coopération sud-sud ». À cette occasion, le Chef de l’État équato-guinéen a déclaré :

L’histoire commune de colonisation et de lutte pour l’indépendance des peuples d’Amériques du Sud et d’Afrique, la complémentarité des économies des deux continents, la nécessité de rassembler les ressources naturelles d’une manière ou d’une autre, ainsi que le potentiel humain, (…), les connaissances et l’expérience pour ensemble travailler pour renforcer de plus en plus la coopération sud-sud, sans oublier les partenaires traditionnels du Nord, mais unis ensembles pour exiger à ces partenaires un ordre mondial plus équilibré[14]. (La Gaceta de Guinea Ecuatorial, 2013)

Au cours de la rencontre, le Président du Brésil d’alors a réaffirmé les positions susmentionnées de son pays. Inácio Lula Da Silva, ancien Président du Brésil, est l’un des principaux artisans de cette organisation.

            Le 18 juillet 2021, s’est tenu à Luanda le sommet de la CPLP. L’Angola a pris la présidence tournante de cette organisation composée de neuf États membres. Un accord de circulation entre les 9 États membres a été signé.  C’est un accord de mobilité entre les neuf pays de l’organisation. Il permet la mobilité de 300 millions de personnes de neuf pays situés sur quatre continents. La résolution approuvée établit un cadre de coopération mais de manière flexible et variable. Chaque pays peut choisir les modalités de circulation et les personnes qui sont concernées. Sa mise en route risque donc d’être un casse-tête pour les Parlements de la CPLP qui doivent encore ratifier l’accord, estiment les observateurs. Lors de ce sommet, le président angolais a également lancé le défi de créer une banque d’investissement au sein de ce bloc jusque-là axé uniquement sur les plans linguistiques et culturel. Dans la résolution finale du sommet, la CPLP a aussi encouragé la Guinée Équatoriale, membre, elle aussi, du groupe, à tenir sa promesse d’abolir la peine de mort et de respecter les droits de l’homme[15].

Grâce au boom pétrolier qu’elle connaît depuis le début des années 2000, la Guinée Équatoriale exerce une force d’attraction sur les investisseurs étrangers parmi lesquels le Brésil. Les relations entre les deux pays se sont consolidées au cours de ces dernières années (diplomatie, commerce, recherche scientifique et éducation). Tout en modifiant la structure économique du pays, le pétrole permet aussi une redéfinition de la politique nationale et les relations internationale. Selon M. G. Palé (2014, p. 112) :

En 1992, d’importants gisements de pétrole sont découverts dans les eaux du territoire national équatoguinéen. Avec cette découverte, la Guinée Équatoriale qui était presque fermée au monde sur le plan diplomatique, devient un enjeu économique important. Antérieurement rompues, les relations se renouent très rapidement. Les dirigeants parviennent à renégocier des partenariats et des marchés avec de grandes firmes internationales. 

L’Angola est le deuxième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne. Le pays joue également un rôle majeur dans le règlement des crises politiques sur le continent. Au sein de la CPLP, l’Angola constitue un membre important des Pays Africains de Langue Portugaise (PALOP). C’est à ce titre qu’elle a soutenu la candidature de la République de Guinée Équatoriale. Luanda recherche un allié stratégique en Afrique centrale, essentiellement francophone, et souhaite également réduire l’influence du Nigéria, géographiquement proche de la République de Guinée Équatoriale.

En adhérent à la CPLP, le gouvernement de Malabo, aurait le droit de recevoir des professeurs et des formations professionnelles en langue portugaise, tout comme il pourrait envoyer ses étudiants dans les pays lusophones. Le pays prétendait aussi intensifier la collaboration avec le Cap Vert en matière de santé, vue la grande expérience des habitants de cet archipel dans la lutte contre les maladies tropicales. En plus, il recherchait la collaboration du Cap Vert, du Portugal et du Brésil dans le développement du secteur touristique et la diversification des investisseurs économiques. À ce jour, les ressources proviennent en particulier de la production pétrolière tandis que les structures économiques de la population demeurent substantiellement inaltérables.

Le gouvernement espère que cette officialisation de la langue portugaise puisse contribuer à une immense intégration économique de la Guinée Équatoriale avec les pays voisins membres de la CPLP. Il a également signalé que l’intégration de cette nouvelle langue, le portugais, aux deux autres s’explique par les positions stratégiques du Ministère des Affaires Extérieurs pour avancer dans la mondialisation et pour finir avec l’isolement qui a causé tant de tort au pays dans ses traditionnelles relations internationales. Dès lors, quel est l’impact de l’adoption de la langue portugaise ?

 

  1. Impacts de l’adoption de la langue portugaise

La Guinée Équatoriale a officialisé le portugais et intégré la CPLP en 2006, dans l’objectif de renforcer la coopération économique, commerciale, diplomatique et culturelle avec les pays lusophones.

3.1 L’adoption du portugais : source d’ouverture géopolitique, linguistique et diplomatique

La Guinée Équatoriale partage maintenant les mêmes langues avec ses voisins de la sous-région. Ce qui le fait sortir de son isolement linguistique et géopolitique dans lequel il demeurait depuis la colonisation espagnole. Son intégration à la francophonie, la CEMAC et la CPLP a favorisé l’adoption du français en 1998 et du portugais en 2011. Le pays peut communiquer avec non seulement les pays de son entourage mais aussi avec d’autres pays africains dans ses relations de travail[16].

Le pays a donc rompu avec cet isolement historique et a intégré d’autres cultures. Les experts, les exécutifs et les parlementaires équatoguinéens utilisent le français et le portugais avec les voisins lors des séances de travail. Aujourd’hui la Guinée Équatoriale bénéficie d’une intégration plus solide au niveau sous régional et continental. Grâce à l’adoption de ces langues, il a réussi à adhérer certaines organisations sous régionales et continentales pour une grande ouverture commerciale et d’échanges culturels. Il est membre de l’Union Africaine (UA), de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), de l’Union Douanière des États de l’Afrique Centrale (UDEAC), de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) etc.    

3.2 Ouverture géopolitique vers les pays de la CPLP

La Guinée Équatoriale a définitivement intégré la CPLP le 23 juillet 2014 pendant le Sommet de Dili. L’objectif était de concéder l’ouverture économique et commerciale avec les pays de cette communité. Mais, avant qu’il ne soit accepté au sein de cette Communauté, il devrait respecter certaines exigences telles que l’abolition de la peine de mort, la promotion de la langue portugaise et une plus grande ouverture démocratique. Cette adhésion a engendré des intérêts commerciaux, culturels, diplomatiques et surtout économiques avec les pays de ladite Communauté.

La Guinée Équatoriale en entrant à la Communauté des Pays de Langue portugaise avait deux aspirations fondamentales. D’un côté, les intérêts économiques et commerciaux de certains pays de la CPLP, en particulier l’Angola, le Brésil et le Portugal avec lesquels il venait de signer des accords de coopérations et d’exploitation de ressources pétrolières. Tel que souligné par Jacint Creus, professeur d’Histoire d’Afrique à l’Université de Barcelone : ‘’(…) mais sincèrement, je crains que ces nominations linguistiques dans le pays obéissent plus à la logique des affaires et, dans le cas de la CPLP, aux affaires du pétrole’’. Et de l’autre côté, la chercheuse Ana Lúcia Sá, spécialiste de la Guinée Équatoriale, considère que depuis avril 2007 le pays manifeste la volonté bilatérale de dialogue pour la coopération avec le Portugal, en privilégiant les domaines de la formation des intellectuels et de la formation professionnelle. Cette adhésion est aussi purement commerciale et que la CPLP est en train de devenir un club de négoces (…)[17]. L’entrée à la CPLP attire de nouveaux investisseurs en Guinée Équatoriale, comme des compagnies qui exploitent le pétrole dans les pays tels que l’Angola, Sao Tomé et le Brésil.

En effet, le Portugal était l’une des priorités de la Guinée Équatoriale, afin de renforcer la coopération avec Lisbonne et inviter les investisseurs portugais à investir dans le pays dans les secteurs comme l’agriculture et la pèche. C’est dans cette veine que les deux pays ont signé plusieurs accords. C’est un pas en avant de l’intégration équatoguinéene dans la CPLP. Il est à attendre que désormais, les entreprises portugaises débarquent dans le pays, surtout que ce pays africain s’est converti en l’un des producteurs de pétrole et de gaz du Golfe de Guinée et enregistre un développement économique notable. (Fernández, Mª Á. y M. Jairo, 2014).

En 2016 le gouvernement de Guinée Équatoriale et la CPLP ont signé à Malabo un accord pour la création d’une Institut de certification et de formation. Selon le vice-président d’alors Ignacio Milam Tang, cela s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la République de la Guinée Équatoriale et la CPLP. Cette convention vient renforcer les liens de coopération et le climat des affaires entre le pays et ceux de la CPLP qui selon lui, ouvrira un marché de la CPLP avec le Portugal en Europe, avec le Brésil en Amérique, le Timor de l’Est en Asie et en Afrique à travers l’Angola, le Cap Vert, le Mozambique et Sao Tomé et Principe. La création immédiate de cet institut de Certification et de Formation servira à dispenser des cours en langue portugaise et sera un autre moyen efficace de communication.

L’intensification des relations avec le Brésil, notamment sur le plan commercial, date cependant de la présidence Lula. L’ouverture de l’ambassade du Brésil à Malabo a eu lieu en 2006, et au cours de la même année, Petrobas est entrée dans la prospection pétrolière en Guinée Équatoriale. Le président équatoguinéen Teodoro Obiang effectue une visite officielle à Brasilia en 2008, et signe des accords de coopération dans plus de 14 domaines, dont l’agriculture, la santé, les transports, le sport, l’éducation et le pétrole. Lors de la visite de Lula en 2010, les deux pays signent des accords bilatéraux dans les domaines de la défense (formation et logistique) et de la coopération technique. Le 25 février 2013, Obiang Nguema accueillait plusieurs chefs d’États et de gouvernement d’Amérique du sud, dont la présidente Dilma Rousseff, dans le cadre du 3e Sommet de l’ASA (Amérique du Sud-Afrique) qui s‘est tenu à Malabo. Les autorités brésiliennes visent à développer les partenariats et à saisir, pour les entreprises brésiliennes, les opportunités offertes, par les multiples chantiers de construction de routes, d’infrastructures, etc., en Guinée Équatoriale. Plusieurs capitaux et entreprises brésiliens ont investis dans les chantiers, dont Odebrecht, ARG, Andrade Gutierrez, Queiroz Galvao, OEA, soulevant les critiques d’une partie des élus brésiliens à l’endroit du régime de Teodoro Obiang.

Au-delà des considérations économiques et commerciales, les relations entre la Guinée Équatoriale et le Brésil revêtent aussi une double portée politique. En plaidant et obtenant l’entrée de son pays dans la communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP), Obiang entend briser l’isolement relatif d’un régime longtemps autarcique, sur la défensive et enclin à réprimer la dissidence interne, mais aussi fragilisé par son statut d’unique pays hispanophone dans une sous-région dominée par les pays francophones.

3.3 Formation du professorat

Dans le cadre de ses relations avec les pays membres de la CPLP, le gouvernement de Malabo a le droit non seulement de recevoir des professeurs et des formations professionnelles en langue portugaise, mais aussi d’envoyer ses étudiants dans les pays lusophones. C’est dans cette perspective qu’actuellement des boursiers sont dans les pays de langue portugaise. Également, un projet de création d’un Institut de langue portugaise. Ce qui favoriserait plus la promotion et la diffusion de la langue et la culture portugaise. De plus, des Ambassades comme celle du Brésil ont commencé à offrir des cours gratuits en portugais. C’est donc des initiatives misent en place par le pays tant à l’extérieur du pays comme à l’intérieur pour accélérer l’apprentissage de la langue portugaise.    

 

Conclusion

L’adoption du portugais comme langue officielle en 2011 se fondent sur des intérêts essentiellement économiques et géopolitiques. L’isolement linguistique et géopolitique de la Guinée Équatoriale a longuement entravé ses relations avec ses voisins.

Pour certains auteurs, les liens historiques de la colonisation de l’île de Fernando Poo ont motivé l’adoption du portugais. Nous partons un peu plus loin pour dire que, vue les avantages que présente la CPLP, le gouvernement d’Obiang Nguema a jugé opportun de mener une politique linguistique lui permettant d’intégrer cet espace pour faciliter les échanges avec les pays membres. Une intégration conditionnée par l’adoption de la langue portugaise comme langue officielle.

De nos jours, le portugais est peu parlé par les populations, même si des actions sont en train d’être réalisées dans ce sens. Le pays a initié des actions pour accélérer l’apprentissage de la langue portugaise. Notamment, à travers un projet de création d’un Institut de langue portugaise, de formations professionnelles en langue portugaise, d’envoi d’étudiants dans les pays lusophones, de dispense de cours gratuits en portugais par des Ambassades. Ce qui lui permet de faire son entrée timide dans la presse écrite et l’audiovisuel, et surtout, dans le cadre des échanges diplomatiques avec les pays lusophones. Mais, le portugais a peu d’influence comparativement à l’espagnol et le français. C’est pourquoi pour d’autres auteurs comme Adeline Darrigol, le portugais en Guinée Équatoriale est une langue officielle et non nationale. Parce que celle-ci est peu utilisée et parlée dans les domaines du pays. Nous disons qu’en Guinée Équatoriale, l’intérêt économique et géopolitique de l’adoption du portugais prime sur son assimilation linguistique.

 

Références bibliographiques

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  3. Esglobal (2014). «Los nuevos amigos de Obiang hablan portugués», Fernández, Mª Á. y Marcos Jairo. (Internet). Accesible de: http://www.esglobal.org).
  4. Europa Press (2010). «El portugués se convierte en el tercer idioma oficial de Guinea Ecuatorial a pocos días de la cumbre de la CPLP»,
  5. La Gaceta de Guinea Ecuatorial, n°187, marzo de 2013.
  6. La Gaceta de Guinea Ecuatorial (2009). Sopale Bu Abaile. «El Ministro de la Integración Regional S.E Don Baltasar Engonga Edjo, se presentó ante el Parlamento Nacional, con motivo del día de la CEMAC, el historial y la evolución de nuestra Comunidad».
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  8. Piedrafita Belén (2009): “Agustín Nze: «En Guinea Ecuatorial el español es innegociable»”.Fundéu BBVA. (Internet) Accessible de :http://www.fundeu.es/noticia/agustin-nze-en-guineaecuatorial-el-espanol-es-innegociable-2613/.
  9. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210717-mozambique-la-situation-au-cabo-delgado-au-c%C5%93ur-des-d%C3%A9bats-du-sommet-du-cplp-%C3%A0-luanda
  10. http://www.luso.fr/index.php/actualite/item/129-la-guinee-equatoriale-a-la-cplp

 

  1. Constitution et aménagement linguistique de la Guinée Équatoriale
  2. Constitución de la Guinea Ecuatorial. Madrid: Editorial Nacional, 1968, 30 p.
  3. Constitución de la República de Guinea Ecuatorial (2011). Article 4. 1. Las lenguas oficiales de la República de Guinea Ecuatorial son el español, el francés y el portugués. 2. «Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional»; “El portugués será el tercer idioma oficial de la República de Guinea Ecuatorial”.
  4. Ley Constitucional de la República de Guinea Ecuatorial n˚1/1982 du 17 août 1982, Art.4:1. «La lengua oficial de la República de Guinea Ecuatorial es el español». 2. «Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional», donnée dans la ville de Akonibe le 17 août 1982, Teodoro Obiang Nguema Nbasogo.
  5. Ley Constitucional de la República de Guinea Ecuatorial n’1/1998 du 21 janvier 1998 qui modifie l’article 4 de la Loi Constitutionnelle. Art. 4:1. «Las lenguas oficiales de la República de Guinea Ecuatorial son el español y el francés». 2. «Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional», Malabo, 21 janvier 1998, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
  6. Ley Constitucional núm. 1/2010, de fecha 21 de julio por la que se modifica el Artículo único de la Ley Constitucional número 1/1998 de fecha 23 de enero, por la que se modifica el primer párrafo del artículo 4 de la Ley Fundamental de la República de Guinea Ecuatorial, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République, Ignacio Milan Tang, Premier Ministre, chef du Gouvernement.

Ces textes sont consultables sur le site : « L’aménagement linguistique dans le monde », Jacque Leclerc (www.axl.cefan.ulaval.ca)

[1]Traité préliminaire de paix et de limites en Amérique Méridionale, relatif aux États que possèdent Les Royautés du Portugal et de l’Espagne, signé à Saint Ildefonse, le 01 octobre 1777, Manuscrit. Madrid : Bibliothèque Nationale d’Espagne. Ce traité Préliminaire délimite les territoires coloniaux espagnols et portugais en Amérique du Sud.

[2]Traité d’amitié, garantie et commerce entre les Royauté de l’España et du Portugal, Pardo, le 24 mars 1778, Manuscrit. Madrid: Bibliothèque Nationale d’Espagne.

[3]Texte d’origine: «En Guinea Ecuatorial, se hablan siete lenguas autóctonas [el bubi, el fang, el benga, el kombe, el baseke, el balengue, el bujeba] de la familia bantú, un criollo portugués [el annobonés], un pidgin inglés [el pichí o pichinglis] y el español, como lengua general de coiné».

[4]Ley Constitucional de la República de Guinea Ecuatorial n˚1/1982 du 17 août 1982, Art.4:1. «La lengua oficial de la República de Guinea Ecuatorial es el español». 2. «Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional», donnée dans la ville de Akonibe le 17 août 1982, Teodoro Obiang Nguema Nbasogo.

[5]Ley Constitucional de la República de Guinea Ecuatorial n’1/1998 du 21 janvier 1998 qui modifie l’article 4 de la Loi Constitutionnelle. Art. 4:1. «Las lenguas oficiales de la República de Guinea Ecuatorial son el español y el francés». 2. «Se reconocen las lenguas aborígenes como integrantes de la cultura nacional», Malabo, 21 janvier 1998, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

[6]Ley Constitucional núm. 1/2010, de fecha 21 de julio por la que se modifica el Artículo único de la Ley Constitucional número 1/1998 de fecha 23 de enero, por la que se modifica el primer párrafo del artículo 4 de la Ley Fundamental de la República de Guinea Ecuatorial, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République, Ignacio Milan Tang, Premier Ministre, chef du Gouvernement.

[7]Le pays obtient son indépendance le 12 octobre 1968 avec l’espagnol comme première langue officielle. Le fait qu’elle soit un territoire portugais et par la suite devenu un territoire postcolonial de l’Espagne, constitue déjà un handicap dans la zone. Cela entrave les relations avec les pays voisins en particulier et avec ceux de la sous-région en général.

[8]Texte d’origine: «Varias fueron las razones de nuestra integración, entre las cuales, la de sacar nuestro país del aislamiento en el que se encontraba, la mejora de las relaciones históricas y culturales con los países de nuestro entorno geopolítico».   

[9]Texte d’origine: «El hecho de que Guinea Ecuatorial está integrando en varias comunidades lingüísticas (…), Guinea Ecuatorial en el aspecto lingüístico y cultural somos el único país del continente africano de habla hispana y eso es negativo para nosotros porque no podemos comunicarnos con otros países africanos, eso es lo que nos anima a entrar en varias comunidades lingüísticas. Es un aspecto cultura».

[10]Texte d’origine: «Guinea ecuatorial se encuentra en una posición geográfica complicada. Somos el único país en todo continente africano que tiene el español como idioma oficial, lo que a la fuerza nos condenaba a un aislamiento en el entorno geopolítico. Este hecho provocó que el gobierno se viera obligado a adoptar el francés como idioma oficial con el objetivo de romper ese aislamiento natural e integrarnos con el resto de culturas próximas. Es suficiente con observar un mapa de la zona: al norte hacemos frontera con Camerún; al este y al sur con Gabón, y además con Congo y Chad, y todos son francófonos. Por ello, y en base a una estrategia geopolítica, Guinea no tuvo más remedio que adoptar también el francés».

[11] La Communauté des Pays de Langue portugaise (CPLP) est née à Lisbonne le 17 juillet 1996. Elle compte huit pays : L’Angola, le Brésil, le Cap Vert, la Guinée Bissau, le Mozambique, le Portugal, Sao Tomé et Principe et le Timor Oriental. Et désormais neuf pays avec l’entrée de la Guinée Équatoriale.

[12]Le statut de pays observateur associé a été créé en 2005 lors du Conseil des Ministres du CPLP tenu à Luanda (Angola). Il vise à favoriser l’ouverture de l’organisation aux pays tiers. Le pays observateur associé peut participer aux réunions techniques, ainsi qu’aux Conférence des Chefs d’État et aux Conseils des Ministres de la CPLP. C’est lors du Conseil des Ministres réuni à Bissau en juillet 2006 que la République de Guinée Équatoriale a obtenu le statut d’observateur associé.

[13]Texte d’origine: «La herencia histórica y cultural que Guinea Ecuatorial mantiene con el mundo Luso es el principal motivo por el cual, desde hace años, el gobierno ecuatoguineano ha sopesado la posibilidad de adoptar el idioma portugués como oficial en el país».

[14]Texte d’origine: «La história común de colonización y lucha por la independencia de los pueblos de América del sur y de África, la complementaridad de las economías de ambos continentes, la necesidad de sumar los recursos naturales de un lado y del otro, así como el potencial humano, (…), los conocimientos y la experiencia para juntos trabajar por reforzar cada día más la cooperación sur-sur, sin dejar de lado los socios tradicionales del Norte, pero sí unidos para exigir a esos socios un orden mundial más equilibrado»

[15]https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210717-mozambique-la-situation-au-cabo-delgado-au-c%C5%93ur-des-d%C3%A9bats-du-sommet-du-cplp-%C3%A0-luanda.

[16]Membre de la CPLP, le portugais sert de communicant entre les Equato-Guinéens et les luso parlants. Désormais, la Guinée Équatoriale fait partie d’un espace culturel, qui est la CPLP. Elle partage la même langue et la même culture avec les pays membres. En particulier ses voisins africains qui sont l’Angola, le Cap Vert, la Guinée Bissau, Sao Tomé et Principes et le Mozambique. Le portugais est le tapis central, la puissante communicante et un réseau de partage de cultures. Cet idiome est un avantage culturel pour le pays dans l’ère de la globalisation. L’intégration de cette nouvelle langue, le portugais, aux deux autres ont permis au Ministère des Affaires Extérieur d’avancer dans la mondialisation lors des Sommets sous régionaux et internationaux. Les diplomates équatoguinéens partagent le même outil de communication avec leurs homologues lusophones.     

[17]http://www.luso.fr/index.php/actualite/item/129-la-guinee-equatoriale-a-la-cplp

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