Infundibulum Scientific

Titre de l'article

RECONFIGURATION SOCIALE DES RAPATRIÉS IVOIRIENS À L’OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE (BLOLÉQUIN)

Auteur.e.s

Amenan Christiane KOUAKOU et Youzan Daniel BAHA BI

Résumé

Les crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire ont eu pour corollaire un exode massif de plus de 220.000 personnes en 2011 vers les pays limitrophes (UNHCR, 2012). La question du retour au pays étant d’actualité, environ 39523 réfugiés (Saara, 2015) ont été acheminés par le HCR vers leurs localités d’origine pour la plupart en pays guéré dans la sous-préfecture de Bloléquin à l’ouest de la Côte d’Ivoire. De retour dans leur région, ceux-ci sont confrontés à des difficultés parce que la guerre a fait des ravages dans la vie des familles interrompant certains processus spécifiques. L’organisation familiale a été déstructurée. En effet, des familles ont été séparées du fait des différentes crises, des enfants ont dû interrompre leurs études, des couples ont été disloquées pendant la vie en exil. La présente étude se propose de mettre en exergue la reconstruction sociale des rapatriés ivoiriens en contexte post crise dans leur localité d’origine. De ce fait, en plus des rapatriés, des responsables administratifs et coutumiers ainsi que des acteurs des ONG nationales et internationales ont été interrogés dans le cadre de cette étude. Ce sont 384 questionnaires administrés et 94 entretiens réalisés. Cette étude montre que la société guéré a connu une reconfiguration sociale du fait de la guerre qui bouleverse le quotidien des populations.

Resumen

Las sucesivas crisis en Costa de Marfil provocaron un éxodo masivo de más de 220.000 personas en 2011 hacia los países vecinos (ACNUR, ano). Con la cuestión del regreso a casa de actualidad, unos 3.9523 refugiados (Saara, 2015) han sido transportados por ACNUR a sus lugares de origen, la mayoría de ellos en la región de Guéré, en la subprefectura de Bloléquin, en el oeste de Costa de Marfil. Se enfrentan a dificultades ya que la guerra ha hecho estragos en la vida familiar, interrumpiendo ciertos procesos específicos. La organización familiar se ha visto alterada. Las familias se han separado como consecuencia de las diversas crisis, los niños han tenido que interrumpir sus estudios y las parejas se han roto durante la vida en el exilio. El objetivo de este estudio es poner de relieve la reconstrucción social de los retornados marfileños en un contexto post-crisis en su localidad de origen. En el marco del estudio se entrevistó, además de a los retornados, a responsables administrativos y consuetudinarios y a ONG nacionales e internacionales. En total se administraron 384 cuestionarios y se realizaron 94 entrevistas. El estudio muestra que la sociedad de Guéré ha sufrido una reconfiguración social como consecuencia de la guerra, que está perturbando la vida cotidiana de la población.

Abstract

The successive crises in Côte d’Ivoire led to a mass exodus of more than 220,000 people in 2011 to neighbouring countries (UNHCR). With the issue of returning home a topical one, some 3,9523 refugees (Saara, 2015) have been transported by the UNHCR to their places of origin, most of them in the Guéré region in the sub-prefecture of Bloléquin in western Côte d’Ivoire. They are facing difficulties because the war has wreaked havoc on family life, interrupting certain specific processes. Family organisation has been disrupted. Families have been separated as a result of the various crises, children have had to interrupt their studies, and couples have been broken up during life in exile. The aim of this study is to highlight the social reconstruction of Ivorian returnees in a post-crisis context in their locality of origin. In addition to returnees, administrative and customary leaders, as well as national and international NGOs, were interviewed as part of the study. A total of 384 questionnaires were administered and 94 interviews conducted. The study shows that Guéré society has undergone a social reconfiguration as a result of the war, which is disrupting people’s daily lives.

Mots-clés

reconfiguration sociale, rapatriés, post-crise, résilience, Côte d’Ivoire