En Côte d’Ivoire, une enquête exploratoire a permis de faire le constat que le district sanitaire
de Yamoussoukro indique un taux de 50,66% de cas de pian confirmés. En outre, nous avons constaté
dans des localités rurales (Zougounou et Gogokro) situées dans ce district, que plusieurs enfants,
présentaient des plaies profondes, infectées avec des ulcérations. Nous avons noté une forte inclinaison
culturelle dans le mode de traitement de cette maladie. Cette situation commande un réexamen de la
situation épidémiologique, en prenant en compte la dimension socioculturelle de la maladie. Cette étude
qualitative analyse les réponses culturelles et les itinéraires thérapeutiques du pian chez les
communautés Baoulé de Zougounou et de Gogokro. Elle a mobilisé comme technique
d’échantillonnage, la boule de neige et a permis d’interroger 30 personnes. Il ressort des résultats que
ces populations utilisent trois termes pour désigner le pian : « Lohé », « Dohé » ou « Dobé ». Ces
vocables renvoient à la saleté « wla » ou « fien », aux plaies « kani », aux furoncles « ra », à de petits boutons sur le corps qui finissent par devenir des plaies. Elles évoquent les germes pathogènes, le
manque d’hygiène, le contact avec l’eau insalubre (Baignade) et la consommation de l’eau souillée. Des
causes surnaturelles et des interdits alimentaires sont également attribués à la maladie. Des enquêtés
évoquent une punition de Dieu ou la sorcellerie, la malédiction.
Mots clés : Réponses culturelles, Pian, Itinéraires thérapeutiques, Baoulé, Côte d’Ivoire, MTN